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Une philosophie du juste milieu, synthèse des premières lueurs métaphysiques et du déclin de ces jours-ci, y a que ça de vrai, les pieds sur une terre en pente et la tête dans les étoiles

Candeur et décadence

 

Dire que l'histoire se répète n'est pas un scoop, notamment lorsque celui qui la raconte se fixe pour objectif l'évidence de quelques événements qui en cachent beaucoup d'autres. Et si dans l'élan de cette rubrique sportive, l'importance de juillet plafonne au niveau de ses redites, c'est la faute à son Tour, celui qu'il faut faire à vélo, jour aprés jour, à la poursuite de sa longue caravane publicitaire entre deux haies de camping-cars.

Le Tour de France, c'est toujours la même chose. Des parcours consciencieusement fléchés et toujours autant de déclivités, ça monte et ça descend, sans compter les faux plats, mais rarement des vrais avec vent dans le dos.

Et puis il y a aussi la monotonie de la légende, avec ses gamelles annoncées par Radio Tour, un deux trois soleil à l'aplomb du macadam. Ne pas oublier non plus les défaillances spectaculaires, en prévision desquelles l'idée de se ravitailler arrive hors délais. Et que dire des impondérables passes d'armes, dans le genre échappées au long cours, bien qu'à choisir, les plus courtes soient souvent les meilleurs, sans blague, les baroudeurs qui partent de bonne heure se font reprendre presque tout le temps celui qu'ils ont pris. Le peloton bien compact les rattrappe à quelques encâblures de l'arrivée, dommage qu'il ne soit pas interdit de se faire reprendre... Car dans le genre récidiviste, chaque Tour offre son lot de tricheurs n'ayant pu échapper au contrôle anti dopage. Et cette année comme les autres, il y en aura, parce que les records sont au sport ce que le temps est à l'argent, et parce qu'en toute logique, les tricheurs sont comme les voleurs, ils ont toujours un temps d'avence sur les gendarmes. D'autant plus que la morale ne serait pas sauve si les gendarmes décidaient de se doper autant que les tricheurs, en vue d'une poursuite équitable.

Alors comment sauver le Tour, l'épreuve reine de la petite reine, sans léser les spectateurs qui ne ferment pas les yeux, et sans priver de cette grande épreuve les coureurs sains qui, ils existent, souhaitent exercer leur profession avec les seuls moyens du bord ?

Le monde du cyclisme a pourtant bien changé en quelques décennies. Ses structures se sont modernisées, étoffées, sans compter l'apport de la technologie dernier cri qui a révolutionné les tactiques dynamisant la course. Alors se limiter à penser que le Tour, c'est toujours la même chose, consisterait à oublier que le nombre des coureurs professionnels s'est multiplié de beaucoup en l'espace de trente ans. Ils sont en effet plusieur milliers actuellement à bénéficier d'un matériel plus que jamais sophistiqué, avec hélas pour pendant de ce progrés une invasion de produits dopants high tech. Reste que la densification du peloton en exercice peut venir étayer des modes de répression plus efficaces que par le passé. En considérant en effet qu'il y a trente ans, seulement quelques centaines de coureurs cyclistes se disputaient les deux cents places disponibles au départ d'un grand tour national, l'opportunité de punir les contrevenants entrait alors en contradiction avec la nécessité de sélectionner un nombre suffisant de participants. Si à cette époque, tous les champions convaincus de dopage avaient étés disqualifiés et mis hors course, qui sait s'il aurait encore été possible d'assister à l'arrivée d'un vrai peloton sur les Champs Elysées ? Pour des raisons d'effectifs, et pour que le peloton ne soit pas trop chétif, force était donc d'admettre la tricherie institutionnalisée. Tandis que de nos jours, et vu la densité accrue de l'effectif professionnel, tout se passe comme si au petit jeu des chaises musicales, la tendance s'était inversée à l'avantage des organisteurs et des nouveaux patrons du Tour. Attendu que le nombre de places au départ de cette grande épreuve reste pratiquement inchangée, la sélection peut désormais se faire par le haut, aux conditions éthiques imposées par les organisateurs. Conditions morales, certes selectives, et interdit d'avoir le cul entre deux chaises quand la musique s'arrête, et ne pas avoir un sens du rythme trop artificiel à l'heure de se mettre en danseuse...

Il apparaît que même si la surpopulation est un fléau, et même s'il est souvent dit dans ce blog que trop de monde intoxique le monde, même si d'accoutumé, la pression patronale est d'autant plus forte que la masse salariale augmente, (essayez donc de demander à votre patron une augmentation de salaire quand dix ou quinze chômeurs attendent votre démission pour s'arracher votre place laissée vacante... La réponse du patron, vous la connaissez déjà, elle a tout lieu d'être célèbre : Pas d'augmentation de salaire, et si t'es pas content, casse toi pauvre con, etc... ) en sport c'est pareil qu'ailleurs, l'abus est aussi dangeureux pour les abusés.  Et même les désabusés qui connaissent pourtant bien la musique ne savent jamais quand elle s'arrête.                         

                                                                     

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