La pompe ou la pompe

L'argent n'est pas le nôtre, c'est le leurre. Car " Ils " ont les euros et les dollars, quand "nous" n' avons que les centimes. "Ils" n'ont de cesse de toucher les fonds, quand nous, n'avons garde de perdre pied. Ils savent nager, quand nous, nous sommes en nage. "Leur" nature a horreur du vide et du surnaturel, tandis que par nature, nous, nous faisons le plein. Ce plein qui est le leurre, aussi répétitivement que nos passages à la pompe à essence. Et parce qu'ils ont les euros et parce qu'il ont les dollars, et parce qu'ils aspirent jusqu'aux derniers de nos centimes, ils évaluent désormais le litre de carburant au dixième de centime prés. Si bien qu'un litre d'essence, qui aurait auparavant été vendu un euro et trente cinq centimes, est aujourd'hui affiché, allez savoir pourquoi, au prix de un euro et trois cent cinquante... neuf ! dixièmes de centime. Autant dire sans retenue que,  compte tenu des retenues additionnelles, neuf litres sur dix nous sont de la sorte refourgués pour un euro et trente six centimes, bien qu'annoncés un euro trente cinq l'unité, comme quoi décidément, il n'y a pas de petits profits pour la pompe à fric. Même les dixièmes de nos centimes n'échappent au trou noir de son évasion fiscale.