I.S.F

16 février 2011. Nous y sommes ou ça ne saurait tarder, comme une fatalité, l'impôt sur la fortune est mis sur la sellette. L'omniprésident siégeant à l'Elysée songerait-il à la sienne, pas forcément la sellette mais la fortune ? Charité bien ordonnée propose donc d'en débattre entre intéressés. France terre d'accueil pour les gens de biens, et terre d'écueils pour autrui. La générosité a ses limites, et ceux qui n'en ont pas les moyens ne peuvent imaginer combien c'est dur de contribuer à la providence fiscale.

L'impôt sur le foncier, par exemple, lorsqu'un manque de bol caractérisé confronte un héritier désargenté au leg d'une somptueuse propriété, mais sans qu'il puisse en payer les charges ni l'entretien durable. Dans ce cas de figure où le légataire doit choisir d'urgence, entre vendre son bien au meilleur prix, ou se ruiner lors d'hypothèques successives, la suppression de l'I.S.F semble venir au secours du bon sens. En effet, cette suppression empêcherait une O.P.A qui ne dit pas son nom, lorsqu'entre particuliers ce sont toujours les plus riches qui font pression pour s'offrir ce que de moins riches sont dans l'impossibilité matérielle de conserver. 

Pauvre héritier. Après avoir vendu sa foutue baraque hantée par le fantôme de l'I.S.F, le voilà à la tête d'une jolie somme, que par discrétion nous n'appellerons pas petite fortune. Et pendant ce temps-là, les gens dépourvus de tout bien considérable ont le droit d'avoir pour destin le hasard des jeux, alors ils grattent, ils cochent, ils pronostiquent, ils sont tous déterminés à payer l'impôt sur l'infortune, et sur leurs dépendances.