La République aérobique

Vu du dessus il n'y a plus que des flux. Comme dans la perspective d'un temps global perpétué par l'altitude. Rien au dedans, rien au dehors de cette ronde éphémère n'en est une frontière. Et Donald Trump avec son souhait d'ériger un mur de l'Atlantique, jusqu'au Pacifique, en exprime l'intime vanité. En vain, la pression démographique, en vain, la pression économique, en vain l’œuf et la poule. Il n'y a que des doutes quant au statut de l'immigrant, ou à celui de l'émigré, lequel fut l'autre, l'un après l'autre. Toutefois le réalisme impose ses choix. Pas tant entre le flux et le reflux, qu'entre une vague ou une autre. Celle d'une migration subie, ou celle d'une migration choisie. Halte là ! tout est relatif, et la problématique d'une préférence renverrait les deux types de migrations dos à dos. Dès lors que 100 000 migrants non qualifiés entreraient en concurrence avec 100 000 autochtones aussi disqualifiés, force est d'admettre que 1000 migrants hyper qualifiés feraient autant d'ombre à la même proportion d'autochtones hautement spécialisés. D'autant plus que les flux migratoires permettent régulièrement de faire pression sur les salaires (régulièrement à la baisse), le rapport est donc simple : 1000 spécialistes/ 100 000 qui ne le sont pas, cela conduit à un taux d'ubérisation  équipollent. Et au "eat parade" de cette ubérisation, les livreurs de pizzas entre autres repas tièdes. Jusqu'à s'interroger sur le salaire qu'ils touchent depuis qui livrent en vélo. Sont-ils mieux payés qu'en scooter ? Normalement oui, dans la mesure ou pédaler permet d'économiser pas mal de carburant. Revenons-en alors à l'immigration choisie. Faisons dans l'élite ! et naturalisons de gré ou de force de grands Kényans, de grands Éthiopiens, des as de la course de fond tellement marathoniens dans l'âme qu'ils se passeront aisément d'une bicyclette pour livrer pizza encore fumante à l'adresse de clients suffisamment sympas pour en avoir passé commande. La République en Marche, ou en Courant ?