Le cher moteur à explosion...

... et les limitations de vitesse ne font pas bon ménage.Ce cher moteur qui, selon l'onomatopée consacrée, fait un vroom vroom soutiré au radical d'un vroombissement incalculable, incalculable au sens où il serait illusoire de se mettre à compter le nombre exact d'explosions successives et incluses dans ce bruit de moteur tournant à trois milles tours minute, où en étais-je, aux limitations de vitesse. Normalement, en France tout du moins, c'est cinquante kilomètres à l'heure en agglomération. hormis dans les "zones 30", sous-entendu trente kilomètres à l'heure en devinant que cette zone se confonde avec un pâté de maison ou un hectare à vue de nez. Sorti de  là, l'automobiliste qui connaît son code de la route sur le bout des orteils ne doit pas avoir la nostalgie des temps reculés, quand la vitesse en ville était limitée à soixante. Pas sous-entendu soixante de moyenne, mais l'autorisation d'atteindre ces soixante kilomètres heure, dans la mesure du possible, impliquait le recours citadin a la quatrième vitesse. Au moins servait-elle à quelque chose, et notamment à polluer moins. Pour le démontrer, queques notions de mécanique apprises à l'école de conduite suffisent, à savoir qu'il y est conseillé de passer cette quatrième vitesse à partir de soixante kilomètres heure. Si bien qu'en rapport avec ce conseil basique, tant que l'aiguille du compteur se pointe en déçà du 60 fatidique, la troisième vitesse est de rigueur, et par conséquent le moteur tourne relativement plus vite qu'en quatrième, il y a donc démultiplication du nombre d'explosions à la minute, ce qui présente l'avantage de polluer plus pour aller moins loin. Sans compter que non seulement l'automobiliste aggloméré pollue davantage à 50 qu'à 60, mais il pollue plus longtemps puisqu'il va moins vite d'un point A à un point B mais heureusement, il y a les chauffards. Le chauffard se distingue de l'automobiliste moyen grâce à sa faculté d'interpréter le code de la route à sa guise, un peu comme le MEDEF interprète le code du travail à la sienne. Quant à la chauffarde, c'est bien connu, elle n'y connaît rien en mécanique. C'est un peu comme si la patronne du MEDEF respectait la limitation de vitesse en recourant aux statistiques, dont pourrait se déduire une vitesse moyenne de cinquante kilomètres heure aprés comptage des arrêts aux feux rouges et autres mises factorielles en bouchons. Hélas, pour polluer moins il ne suffit pas de rouler plus ou moins vite en fonction de l'offre et de la demande. Et étant supposé que la seule énergie non polluante soit l'énergie non consommée, la voiture de demain sera la voiture à l'arrêt. Voiture servant notamment de domicile fixe aux chauffards et aux chauffardes expulsés de leurs appartement aprés la trêve hivernale. Voiture-squat, frais de parcmètres déduits. Pourtant, heureusement qu'ils sont là, les chauffards et les chauffardes qui roulent encore. Car sans eux, pas d'infractions quotidiennes au code de la route, donc pas de Procés Verbaux, et donc pas de rentrée d'argent propre dans les caisses du Trésor Public ou dans ce qu'il en reste. Pas d'inquiétude cependant, l'industrie automobile veille au grain. Son parc va mécaniquement doubler voire tripler dans les pays fatigués d'émerger. Le moteur hybride supplantera le moteur tenu en bride, mais comme il y en aura deux ou trois fois plus qu'aujourd'hui en circulation, ce bel ensemble polluera autant sinon plus et plus longtemps que dans les années à 60. Merci à nos chers députés et sénateurs d'avoir voté la loi infiltrée par le lobby du cercueil ambulant et du pot de yaourt avec date de péremption sous le capot. Merci, en effet, d'avoir imposé sans discernement le contrôle technique à intervalle fixe, quel que soit le kilométrage effectué dans ce délai. Si ça c'est pas se foutre de la gueule de l'automobiliste moyen... et du cher moteur à explosion.